Le Canada s’engage dans une stratégie ambitieuse visant à renforcer la position du Québec sur la scène commerciale mondiale. Les récentes politiques commerciales protectionnistes de l’administration Trump ont bouleversé les relations économiques internationales. Notamment en affectant profondément le Canada. Cette initiative vise à diversifier les partenariats commerciaux et à réduire la dépendance envers le marché américain.
Contexte des politiques protectionnistes américaines
En février 2025, le président Donald Trump a annoncé l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, et de 10 % sur celles en provenance de la Chine. Cette décision, motivée par une volonté de protéger les industries américaines, a provoqué des tensions commerciales significatives. Le Canada, dont 75 % des exportations sont destinées aux États-Unis, se retrouve particulièrement vulnérable face à ces mesures.
Réponse du canada : diversification et renforcement du Québec
En réaction, le gouvernement canadien, sous la direction du Premier ministre Justin Trudeau, a convoqué un sommet économique réunissant des leaders industriels et politiques. L’objectif : élaborer des stratégies pour diversifier les relations commerciales du Canada et réduire sa dépendance envers le marché américain. Le Québec, avec son économie dynamique et sa position géographique stratégique, est au cœur de cette initiative.
Le Canada s’efforce activement de diversifier ses relations commerciales pour réduire sa dépendance envers les États-Unis. Outre de saisir de nouvelles opportunités sur les marchés internationaux. Cette stratégie de diversification s’appuie sur plusieurs initiatives clés et s’accompagne de données chiffrées illustrant les progrès réalisés.
Initiatives stratégiques au Québec
Développement des infrastructures énergétiques
Le Québec possède des ressources énergétiques abondantes, notamment en hydroélectricité. Le gouvernement fédéral envisage de revitaliser des projets de pipelines, tels que l’Énergie Est, pour transporter le pétrole de l’Ouest canadien vers les marchés internationaux via les ports québécois. Cette démarche vise à diversifier les marchés d’exportation énergétique et à réduire la dépendance envers les États-Unis.
Expansion des accords de libre-échange
Le Canada a élargi son réseau d’accords de libre-échange (ALE) pour faciliter l’accès à de nouveaux marchés. Actuellement, le pays compte 14 ALE couvrant 51 pays, ce qui représente près des deux tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial. Cette expansion stratégique place le Canada au centre des réseaux commerciaux mondiaux, offrant aux entreprises canadiennes un accès privilégié à une multitude de marchés internationaux.
Augmentation du commerce avec les marchés émergents
Les efforts de diversification portent leurs fruits, comme en témoigne l’augmentation des échanges commerciaux avec les pays en développement. Les exportations canadiennes vers ces marchés ont connu une croissance notable, réduisant progressivement la part des États-Unis dans le total des exportations canadiennes. Cette tendance souligne l’efficacité des initiatives visant à élargir les débouchés commerciaux du Canada au-delà de son principal partenaire historique.
Croissance du commerce international de biens et de services
En 2022, le commerce bilatéral des biens et des services du Canada a atteint près de 1,9 billion de dollars. Notamment en établissant un nouveau record. Cette performance est en grande partie attribuable à une augmentation de 21,2 % des exportations, stimulée principalement par les produits énergétiques. Parallèlement, les importations ont augmenté de 20,5 %. En l’occurrence, elle reflète une demande intérieure robuste et une intégration accrue dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Participation des entreprises canadiennes au commerce international
En 2023, 181 273 entreprises canadiennes étaient engagées dans le commerce international de biens. Parmi elles, 31 326 (17,3 %) étaient à la fois exportatrices et importatrices, tandis que 73,1 % se consacraient uniquement à l’importation. Cette participation active des entreprises canadiennes au commerce international témoigne de leur engagement à exploiter les opportunités offertes par la diversification des marchés
Promotion des entreprises du Québec à l’international
Des entreprises québécoises, comme Alimentation Couche-Tard, cherchent à étendre leur présence mondiale. En août 2024, Couche-Tard a proposé l’acquisition de la holding japonaise Seven & I, propriétaire des supérettes 7-Eleven. Cette initiative témoigne de l’ambition des entreprises québécoises de s’imposer sur la scène internationale, renforçant ainsi le rôle du Québec dans le commerce mondial.
Alimentation Couche-Tard est une entreprise québécoise spécialisée dans l’exploitation de dépanneurs et de stations-service. Fondée en 1980 à Laval, elle est devenue l’un des plus grands acteurs mondiaux du commerce de proximité. Elle possède et exploite plus de 14 000 magasins dans une trentaine de pays sous différentes enseignes, dont Circle K, Ingo et Couche-Tard.
Renforcement des relations commerciales avec l’Asie
Le Canada explore activement des partenariats commerciaux en Asie pour compenser les perturbations avec les États-Unis. Le Québec, avec son expertise en technologies propres et en intelligence artificielle, est bien positionné pour répondre aux besoins des marchés asiatiques. Des missions commerciales sont en cours pour établir des liens solides avec des pays comme le Japon, la Corée du Sud et l’Inde.
Incidences sur le marché maritime international
Réorientation des flux commerciaux
La diversification des partenaires commerciaux du Canada entraîne une réorientation des routes maritimes. Les ports québécois, tels que Montréal et Québec, voient une augmentation du trafic en provenance et à destination de l’Europe et de l’Asie. Cette évolution nécessite des investissements dans les infrastructures portuaires pour gérer l’augmentation du volume et assurer une efficacité optimale.
Défis logistiques et environnementaux
L’augmentation du trafic maritime pose des défis logistiques. Notamment en termes de gestion des capacités portuaires et de fluidité du transport terrestre associé. De plus, l’empreinte environnementale accrue due à l’augmentation des activités maritimes nécessite la mise en place de mesures écologiques. Par exemple, telles que l’adoption de carburants plus propres et la modernisation des flottes pour réduire les émissions.
Opportunités économiques pour le Québec
Cette dynamique offre au Québec l’opportunité de se positionner comme un hub logistique clé en Amérique du Nord. Le développement des infrastructures portuaires et terrestres, combiné à des politiques incitatives pour les entreprises, peut attirer des investissements étrangers et stimuler la création d’emplois dans la région.
Voir aussi: Les figures clés du transport maritime en 2024
En résumé, les politiques protectionnistes de l’administration Trump ont servi de catalyseur pour le Canada. Notamment en l’incitant à repenser et à diversifier ses relations commerciales. Le Québec, avec ses atouts économiques et géographiques, joue un rôle central dans cette nouvelle orientation. En investissant dans ses infrastructures, en soutenant ses entreprises et en renforçant ses liens avec des marchés internationaux diversifiés, le Québec est en passe de devenir un pilier incontournable du commerce mondial post-Trump.
