Infatigable entrepreneur, prêt à s’investir dans toutes les aventures, à commencer par les plus trépidantes, Bernard Tapie manquera à chacun, à commencer par les amateurs d’activités nautiques. L’homme d’affaire n’était en effet pas qu’un requin de la finance mais aussi un marin hors-pair qui savait aussi bien arpenter les pontons que les espaces financiers.
Il n’était pas alors un de ces millionnaires qui possédaient un bateau par caprice, mais au contraire, un véritable marin qui aimait la mer et savait le lui montrer.
Quand Bernard Tapie s’offrait la Méditerranée avec le plus grand voilier du monde
Tout commence avec une épopée de nature entrepreneuriale. Bernard Tapie, en 1982, en pleine ascension dans le milieu des affaires, rachète le club Méditerranée, ce voilier rebaptisé « Phocéa » en 1982. Celui-ci était alors en perdition et, avec l’habileté qu’on lui connaît, l’homme d’affaires remettra l’entreprise à flot après lui avoir sorti la tête de l’eau.
Le club Méditerranée, pour Bernard Tapie, n’était alors pas seulement l’affaire d’une histoire de tourisme. Il s’agissait de bien plus que ça. Marseillais de cœur et d’âme – l’OM peut en attester – l’investisseur aimait à fréquenter les ports et plus particulièrement les embarcations. Celui-ci avait, comme dans toutes ses affaires, appris à manœuvrer un bâtiment sur le tas. Et avec brio qui plus est.
Cette maîtrise du milieu nautique, alors, l’amènera à s’investir pleinement dans l’aventure, jusqu’à atteindre des sommets que lui seul pouvait atteindre. Au-delà de l’homme d’affaires, Bernard Tapie était un passionné. Et quand un sujet le passionnait, celui-ci y investissait toute sa personne.
Le fameux Yacht à voile du « Boss de Marseille »
« Le Boss » (surnom donné à Bernard Tapie par les fans de l’olympique de Marseille), suite au rachat du club Méditerranée, fera alors revenir de Tahiti un immense voilier jusqu’à Marseille. De là, il choisit alors de le faire rénover intégralement. Ce qui n’était alors qu’une embarcation de faible envergure, suite à son investissement, devînt alors une merveille maritime appelée Phocéa.
Et pour cause, en le faisant rénover, contribua à faire de ce yacht à voiles le plus grand yacht à voile du monde avec une taille atteignant les 74,37 mètres de long. Une taille record pour l’époque qui ne fut surpassée qu’en 2004.
Ce yacht toutefois, n’était pas qu’un navire de plaisance. Bernard Tapie n’était pas un de ces riches hommes d’affaires qui aimaient à parader sur leur bateau. Car s’il avait pris la peine de rénover, il s’était assuré que ces travaux s’étaient effectués de sorte à rendre le bâtiment compétitif en mer. En effet, Bernard Tapie nourrissait le projet de traverser l’Atlantique avec le Phocéa.
Bernard Tapie et son record maritime
Il ne s’agissait pas d’une croisière alors, mais d’un pari comme aimait en faire Bernard Tapie. Il comptait en effet battre le record du monde de la traversée de l’Atlantique avec un voile monocoque.
Avec un équipage de 20 personnes, le Phocéa, parti de New York, parvînt à battre le détenteur du record en effectuant sa traversée en 8 jours, 3 heures et 29 minutes seulement. Soit près de quatre jours de moins que le détenteur du précédent record.
Ce record mondial était alors d’autant plus méritoire que le Phocéa, avec Bernard Tapie à bord, avait traversé une rude tempête.
Le Phocéa, vendu en 1996, fut consumé par les flammes en 2021, la même année du départ regretté de Bernard Tapie. Cela, comme si tous deux avaient alors été liés par un destin commun.
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